J'adore la pureté de la neige quand l'éclat blanc illuminent mes yeux fous . J'aimerais tant passer ma vie ici...Je me sens bien,le froid glace
mes membres meurtris par le travail,je me sens vivre comme jamais je n'ais vécu auparavant.
J'ai un peu la gorge irrité,mais cela m'importe peu...Je suis vivant,mon cœur bat à tout rompre,mes doigts effleurent sans cesse ces morceaux de
vie,insignifiant pour les autres,mais vitales pour moi.
Et le rire de Kinsley...Pur,translucide comme du cristal qui m'emporte loin à chaque éclat de voix. La première fois que je l'ai entendu rire,après
une nuit de luxure et d'amour,j'ai sentis cette merveilleuse étincelle de bonheur briller encore plus fort dans mon cœur... S'il savait que je n'imagine plus ma vie sans son rire,sans son regard
affectueux alors qu'il me regarde,emmitouflé au pas de la porte,couper le bois nécessaire à alimenter la cheminé rustique de la grande salle à manger.
J'aime cette vie au milieu des pins blanchies et immenses...Et je me dévisse chaque fois le cou à essayer de contempler le sommet pointu de ses
arbres aux senteurs d'hiver.
Oui,tout va bien,merci...Juste un peu mal à la gorge,rien de grave...
Pourtant,je ne peu rien avaler ce matin alors que mon amant me porte mon petit déjeuné copieux au lit...quel romantisme...et moi,je tousse,je tousse
et respirer deviens laborieux. Je ne peu plus engouffrer d'air dans mes poumons et mon visage devient si rouge...J'ai peur alors que Kinsley crie au téléphone des choses que je ne comprends
pas,que je n'ais pas le temps d'écouter...Je me sens sombrer...Le plateau tombe,quel gâchis.
Deux bras m'attrapent,m'allongent alors que mon corps se tend,cherchant un moyen de vivre encore un peu...C'est triste mais je sais que c'est peine
perdu,c'est trop tard et je regarde mon plus précieux trésor avant de fermer les yeux...Je ne suis plus vraiment combatif,ma vie me semble sans grande valeur...
-VICTOIRE,RESTE AVEC MOI...
Des lèvres douces,un peu mouillés...Salés se posent sur les miennes et dans un dernière effort,j'ouvre la bouche et je revis alors que l'ont
m'apporte un peu d'oxygène,de l'air pur apaisant mes poumons affamés, de l'air...Encore et je respire enfin après ma quinte de toux meurtrière. Au loin,j'entends le hurlement d'une ambulance et
je me souviens...Mon venin,le froid,l'effort,ma gorge irrité...
Quand j'oublie mon état,Il y a toujours quelque chose qui me ramène à la réalité.
Et la culpabilité que je ressens en rencontrant le regard triste de Kinsley...j'ai failli l'abandonner,le laisser seul dans ce monde vicieux. Je
m'en veux d'être ce que je suis...Je ne couperai plus de bois sous la neige,et la déception me vrille le cœur alors que je me rends compte une fois de plus que je ne suis pas comme les
autre...
S'il n'avait pas été là,je serais déjà mort et moi qui n'accordais aucune importance à ma vie il y a cinq minutes,l'idée de partir maintenant me
sert le cœur à m'en faire mal...Tant mieux,quand il y a la douleur,il y a la vie.
Les médecins arrivent enfin et j'aperçois furtivement Tess,le visage déconfis,appuyé sur l'épaule de mon cher amour,mais tout va très vite et je
déchante car je ne me souviens pas lui avoir parlé de la maladie qui coule dans mon corps un peu plus chaque jours...
Mon traitement,je le planque au fond de mon armoire...J'ai encore peur du regard des gens. Tess pourtant si douce,si souriante et serviable,me fais
peur...L'abandon...Pire que ça,son rejet me tourmente.
On s'affaire autour de moi,on m'examine et cet affreux masque à oxygène rejoint mon visage parsemé d'une petite barbe noire...Je ne me raserais pas
aujourd'hui et cette constatation me désole,m'afflige...Je n'aime pas du tout être mal rasé.
On me transporte et je sens monter ma rage quand Kinsley me rejoint dans le petit camion blanc. Je ne veux pas qu'il vienne,il n'a pas besoin de
voir celui,qui encore hier soir lui faisait l'amour avec passion,dans cet état...La chaleur de sa main brûle sur ma peau et je le repousse violement,à contre cœur,avec un regard que j'espère
dur...Je préfère retrouver le froid de mon corps plutôt que de le voir pleurer encore...
Entre nous,ma maladie est presque tabou,on en parle pas,on le ressent parfois quand certaine pratiques nous est interdite,mais c'est tout,on vit
avec,on à l'habitude...
Son visage se décompose alors que je rejette sa main,l'envoyant le plus loin possible et alors qu'il recule,descend doucement du camion,la
souffrance se lit sur son visage et un seul mot traverse la barrière de ses lèvres...
« pourquoi »
Le temps passe si vite,on à pas idée,à peine le temps de vivre,de faire toute ses choses merveilleuses qui s'offrent à nous et c'est déjà
fini...
Deuxième jours à l'Hospital et je suis beaucoup moins optimiste...Les résultats d'hier n'étaient pas brillants,mes lymphocytes sont en baisse...Et
une simple angine à failli avoir raison de moi. C'est ça quand le système immunitaire fout le camp...Tout fout le camp,sauf que moi,j'aimerai rester encore un peu...Je suis amoureux.
Je me remet doucement,tout doucement. Je pense à ma vie,à toi surtout...Je ne sais pas pourquoi ça m'obsède aujourd'hui...Ou est tu? Je te déteste
d'occuper mon esprit. Je revois tes yeux,ton sourire et ton corps...surtout ton corps...Pourrit-il de l'intérieur comme le mien?
J'aimerai tant rester en vie pour voir le spectacle...
Kinsley me manque,il n'est pas venu une seule fois en deux jours et c'est tant mieux,mais il me manque vraiment...
Je ne m'étais pas aperçu que notre relation était si fusionnelle et je m'attends,chaque seconde qui passent,à le voir débouler avec sa petite
serviette blanche sur les hanches...Sa minuscule serviette qu'il fera,comme chaque soir,glisser à ses pieds dans un geste sensuel...
Je bande,c'est bon signe je crois...Je n'ais pas eu ma mythique gaule du matin au levé du jours et j'ai vraiment eu peur...J'ai vu ma vie défiler
devant mes yeux...Ironie,quand tu nous tiens.
Je passe une de mes mains sous le fin draps qui me recouvre le corps et j'attrape mon bâton de plaisir dressé,palpitant. J'imagine mon amant me
chevauchant,ondulant contre moi,sa verge dressé fièrement vers moi et je suis excité à en avoir mal...
Je me caresse doucement alors que les images défilent dans ma tête à une vitesse folle,ce n'est plus ma main sur mon sexe,c'est celle de Kinsley,qui
caresse,les yeux remplit de désir...
Je m'active de plus en plus vite et je ne sens pas le regard qui se pose sur moi alors que la jouissance est proche,mes halètements de plus en plus
rauques,tout m'échappe...
-Vous allez mieux à ce que je vois...Je peux peut-être vous aider?
La voix est celle d'une femme et je souris,sans montrer ma gène et ma frustration alors que j'abandonne ma verge qui finalement,ramollie à la
vitesse de l'éclair.
-Désolé,je ne me savais pas observé...Cela fait-il partie de votre travail d'infirmière?
Elle s'approche,un regard langoureux que je trouve ridicule me fixe et alors qu'elle me parle de nouveau...Je me promet de ne plus me masturber dans
un lieu public tant la situation me semble déprimante et écoeurante.
-Non mais vous savez,ça peut s'arranger...ça pourrait être notre secret?
Je ris franchement cette fois et pourtant,elle ne semble pas vexé,elle semble s'accroché à l'idée de faire de moi son quatre heure...
-Vous devez me demander pourquoi je ris n'est-ce pas? En vérité,l'idée même de faire l'amour ou quoi que ce sois qui y ressemble avec vous me
répugne mademoiselle.
Je détourne les yeux comme si la vision de sa personne me rendait malade...Peut-être est-ce le cas,peut importe,je sens qu'il ne lui en faut pas
beaucoup plus pour pleurer.
-De plus,vous outrepassez vos droit...êtes vous payé pour rendre vos patients plus malade qu'il ne le sont déjà?
La jeune fille part en claquant la porte,je suis fier de moi...Et mon cynisme m'apparaît comme un signe de proche guérison,au même titre que ma
trique d‘il y à quelques minutes...
Je me sens proche de l'euphorie,oubliant ma tentative de jouissance raté,puisque de toute façon,je sens que je rentrerai bientôt à
l'Edelweiss.
La porte s'ouvre,je soupir car j'imagine déjà la fille de tout à l'heure revenir à la charge...Je me lamente intérieurement quand soudain,une voix
me calme,sa voix...
-Désolé...Je te dérange...Je...Je reviendrais plus tard.
La porte commence déjà à se refermer sur celui dont la beauté me bouleverse.
-Attends...Tu me manque
Il s'immobilise et,toujours sans me regarder,il baisse la tête et recule de quelques pas...Je sens la peur s'échapper de chaque pore de sa peau,de
la colère aussi et je me remémore la scène de l'ambulance,j'ai un peu honte de moi.
-Pourquoi Vic?pourquoi a-t-il fallu que tu parte sans moi...
Il se retourne et je remarque immédiatement à tel point ses traits sont marqué,des cernes violettes entourent ses yeux bleu,qui à l'heure
actuel,semble avoir perdu de leur éclat.
Est-ce ma faute?Je voulais l'épargner et finalement,je l'ai rendu encore plus malheureux...Je me méprise tant.
Il avance doucement,comme s'il manquait de défaillir à chaque pas. Bientôt,il se pose sur mon lit et pose son front sur ses mains,comme si mon image
le perturbait,il refuse de me voir...
-regarde moi Kinsley.
-Non...Pas temps que tu ne m'aura pas dit pourquoi.
J'ai remarqué ses derniers temps,sa nouvelle force de caractère. Je repense à notre première rencontre,ses mains moite et sa voix paresseuse,timide.
J'aime tellement ce qu'il est devenu.
Il soupir de lassitude,de fatigue ou de tristesse,il tremble un peu,retenant sans doute ses larmes.
-J'ai fais un test ce matin...Je ne sais pas quand j'aurais les résultats...
-C'est ridicule,nous avons toujours fait attention...J'ai pris soin de toi,jamais je ne t'aurai rendu malade...
-Je sais,c'est l'Hospital qui pense que tu es un risque et que je dois faire ce test...Désolé,ne crois pas que je ne te fais pas confiance,je me
suis toujours donné à toi corps et âmes mais vois-tu...Je ne partagerai plus ton lit à ton retour,pas tant que tu ne partagera pas toute tes souffrances avec moi...Je ne te laisserai plus te
malmener seul encore une fois.
Je dois y aller...Tu devrais sortir demain,passe une bonne journée Vic...
Et c'est sans un baiser,moi qui me meurs de ses lèvre de velours,qu'il sort,me laissant seul...Aussi seul qu'il à du l'être il y à deux jours
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