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Mardi 9 septembre 2 09 /09 /Sep 21:07

Voila le chapitre tant attendu... Oui, je suis une vilaine, je malmène mes perso... Ne vous inquiètez pas, je ne suis pas une sorcière, je finirai bien par les rendre heureux... Ou pas ^^

(Désolé, j'ai apparement des probleme avec ma newletter)




L'air irrespirable et le silence m'emprisonnaient dans un tourbillon aux saveurs malsaines. Je me souviens qu'à cet instant, j'ai prié pour qu'on me laisse mourir...

Lou ouvre les yeux difficilement et malgré l'environnement qu'il ne voit pas, son nez perçoit une odeur qu'il ne connaît pas. Une odeur de croupi et renfermé, certainement due à l'humidité du sol sur lequel son corps repose douloureusement.

Ses bras lui font mal et c'est en essayant de bouger qu'il prend conscience des liens qui l'entravent de façon trop serrée. Son esprit s'évade alors qu'il repense à l'homme sympathique et à son odeur plaisante. Jamais les mots de Lohan ne semblent avoir eu autant d'importance que maintenant et c'est péniblement que le jeune garçon, refusant de se soumettre malgré la situation, tente de se relever.

Sa tête bourdonne et tourne alors qu'il se redresse lentement, sa bouche pâteuse l'empêche de déglutir correctement. Où est-il et que fait-il ici? Il se souvient avoir marché auprès de l'inconnu, puis plus rien, le néant, mise à part un affreux mal de crâne.

Il avance dos au mur, se servant de ses mains liées derrière son dos pour se guider. La pièce, loin d'être grande, n'offre guère de solution de fuite et c'est à cette constatation qu'il s'effondre, pour la deuxième fois de la nuit, maudissant sa naïveté et son imbécilité. Cette nuit, Lohan ne l'embrassera pas. Ses sanglots, bien que silencieux, emplissent la cave tristement, tel un chant funeste.



Lohan sent son cœur se serrer alors que sa main approche de la poignée de la porte.

Un mauvais pressentiment prend possession de lui tandis qu'il pénètre dans la pièce abritant celui qui, depuis deux mois, l'aide de façon inconsciente à surmonter sa peine. Mais rapidement, il prend conscience du silence trop pesant, l'empêchant d'avancer davantage, car au-delà des bruits de la rue, la respiration de son protégé n'est pas là pour le rassurer.

Au lieu d'enflammer les habituelles bougies parfumées qu'il allume à son retour, il se rue sur l'interrupteur, laissant ainsi une lumière vive lui brûler les yeux quelques secondes qui lui semblent une éternité tant son désir de parcourir la pièce est intense.

S'habituant peu à peu à l'éblouissement jaune des spots disposés autour d'un rocking-chair vide, le cœur de Lohan se met à battre violemment. Depuis le premier jour de leur cohabitation, pas une fois le jeune homme n'a aperçu son cadet endormi ailleurs que sur ce fauteuil à son retour.

Scrutant son environnement rapidement, c'est avec angoisse qu'il se souvient de la porte non verrouillée, et de la tristesse qu'il entrevoit parfois dans les yeux de Lou. Il comprend le poids de ses mensonges sur le cœur de l'aveugle et, la culpabilité l'étreignant soudainement, quelques larmes dévalent ses joues. Alors seulement, se ruant vers la porte, il décide de partir à la recherche de son ami.

Le temps semble se figer alors qu'il ouvre la porte, se heurtant contre le torse solide d'un homme, le surplombant de toute sa hauteur.

- Lohan... Tu comptais sortir? Ta nuit est pourtant finie.

Lohan recule face à l'intrus qui, profitant de l'espace vide, s'engouffre dans le loft sous le regard apeuré du jeune garçon.

- Richard... Je... Tu viens de le dire, j'ai fini ma nuit, si tu viens chercher le fruit de mon travail, prend ce qui te reviens et va-t-en !

- Non mon petit, si je viens te voir, c'est pour tout autre tu t'en doutes bien...

Richard avance et contemple le jeune homme terrorisé lui faisant face. Un sourire apparaît alors sur son visage alors qu'il repense à ce corps à la peau blanche qu'il se permet de posséder parfois. Les cris de Lohan alors qu'il s'approprie son intimité et les larmes qui ne coulent pas, par fierté ou par défi. Pourtant, ce soir, c'est sans peine que son esprit se tourne vers un autre, plus beau, plus jeune et plus vulnérable.

- Ne me touche pas Richard...

- N'aies crainte, tu me sembles fané et ta crasse me répugne, il est tant de te recycler Lohan. Ma chère petite pute souhaite-t-elle prendre du galon? J'ai un travail pour toi.

Lohan ose enfin regarder son souteneur, la peur quittant peu à peu son esprit. Prêt à accepter n'importe quoi pour pouvoir partir rapidement à la recherche de Lou, son corps se détend et ses lèvres dessinent un sourire suffisant.

- Je t'écoute Richard. Que puis-je faire pour toi ?

- Te voilà enfin docile. J'ai trouvé un nouveau jouet. Seulement, j'ai besoin de quelqu'un d'assez... souillé pour le salir.

- Un jouet? Quelqu'un que tu as trouvé comme moi? Je refuse... Je ne te suffis plus?

- Tu devrais savoir que j'ai la folie des grandeurs en ce qui concerne les belles choses... Si ce n'est pas toi, ce sera un autre, il n'y échappera pas Lohan... Il a besoin d'apprendre.

Le cœur torturé de Lohan se serre à l'idée de voir la douleur dans le regard d'un autre comme lui, une douleur semblable à la sienne. Cependant, peut-être pourrait-il faire preuve de douceur et de sympathie pour ce garçon, lui évitant un flot de souffrance qu'il ne connaît que trop bien. Peut-être pourrait-il l'aider à s'enfuir...

- J'accepte, serais-je seul avec ce garçon?

- Voilà qui est bien... Tu es bien placé pour savoir qu'une bonne éducation ne peut être avancée sans douleur... Je te donne juste l'occasion d'être le premier, après tout, tu le mérites. Pour une fois, je t'offre le corps d'un oisillon pour te défouler, pense à tes clients, à ta souffrance et brise-le.

- Je te suis, où se trouve-t-il?



Lou cesse de pleurer, ses yeux se ferment alors que la brûlure de ses dernières larmes chauffe son visage. Il attend et prie pour qu'enfin, l'achèvement de sa vie mette ainsi fin à sa souffrance même s'il doute fortement que son kidnappeur projette de se débarrasser de lui aussi vite.

Réfléchissant à sa condition, il se demande pourquoi un garçon inutile comme lui se retrouve ligoté et enfermé comme un vulgaire animal. Et alors que des pas se font entendre, prévision d'une visite qu'il redoute, il ferme les yeux, feignant de dormir tandis que la porte s'ouvre.

Des voix. L'aveugle constate avec effroi que son agresseur n'est pas seul et ses membres se mettent à trembler malgré lui. Son corps grelottant ne lui répond plus alors que les intrus s'approchent un peu plus.

- Il est mignon n'est-ce pas...

- Il fait trop sombre, je ne vois rien Richard et pour tout t'avouer, je m'en moque pas mal...

Cette voix... Si rayonnante et cristalline, semblable à une mélodie divine. Lou l'aurait reconnu entre mille et l'idée d'avoir été trahi par celui qui compte le plus à ses yeux l'achève alors qu'il se sent soulevé, forcé d'avancer vers Lohan.

- Et là, tu le vois mieux?

Alors qu'il plisse un peu les yeux afin d'apercevoir sa future victime, Lohan manque de tomber lorsqu'il reconnaît la silhouette fine et gracieuse du jeune homme, ses cheveux retombant naturellement sur ses épaules et même si celui-ci garde les yeux fermés en signe de rébellion, Le jeune homme pourrait presque apercevoir leur couleur clair, presque transparente. Essayant de ne rien laisser percevoir, il empoigne le bras de Lou afin de l'attirer contre lui, espérant trouver un moyen de faire comprendre à son protéger qu'il ne lui veut pas de mal.

- Il est plutôt mignon en effet. Laisse-nous, j'ai envie de m'amuser un peu.

Sa main glisse sur le corps du plus jeune, retrace les courbes de ce torse que depuis longtemps il convoite. Pourquoi les choses doivent-elles se passer ainsi ? Lou se débat alors que ces doigts avancent dangereusement vers le bas de son dos. Contraint de resserrer sa prise sur son cadet, Lohan manque de perdre pieds quand un gémissement de douleur passe la barrière de ses lèvres.

- Je vois que je peux te faire confiance, je serais à côté... Et je veux l'entendre crier.

Lohan attend le départ de leur souteneur pour relâcher son emprise sur Lou, et, profitant d'être à nouveau seul avec lui, laisse ses bras l'envelopper doucement pour apaiser ses tremblements.

- Lou, tu m'entends? Tout ira bien maintenant, pardon de ne pas avoir été là... Pardonne-moi Lou, parle-moi.

- Lâche-moi...

Le ton de sa voix est morne et c'est sans difficulté qu'il échappe à l'enlacement de son aîné, profitant de sa surprise.

- Lou... Je peux t'expliquer. Laisse-moi au moins te détacher.

- Je n'ai pas besoin de ton aide... Quel imbécile je suis. Qui aurait cru que je puisse tomber amoureux d'un homme ayant prémédité de me violer ? Fais ce que tu as à faire, ça n'a plus d'importance, mais par pitié, ne me laisse pas vivre après cela...

C'est avec stupéfaction que la douleur vive d'une main s'abattant sur sa joue empêche Lou de poursuivre. Malgré la pénombre de la cave misérable, les larmes de l'aveugle finissent par attendrir Lohan, à la fois heureux de la révélation de son autre et accablé par la situation désespérée.

- Excuse-moi Lou... Je ne voulais pas te blesser. Écoute-moi, Je ne te ferai aucun mal, je n'en ai jamais eu l'intention, tu dois me croire. Je vais te sortir de là.

- Que fais-tu là ? Si ça n'avait pas été moi, tu l'aurais fait pas vrai? C'est à ça que tu passes tes nuits? C'est de là que viennent les odeurs que ton corps garde alors que tu me reviens enfin? Je me déteste, si tu savais comme je me hais d'aimer un être aussi abject que toi.

- Tu ne sais rien de moi... Crois-tu que Richard en est à son premier coup d'essai avec toi? Le premier c'était moi Lou, maintenant je suis une pute au service de son seigneur, je me vends pour lui. Je te dégoûte? Je peux le comprendre, mais si je suis là, c'est que je me suis dit que peut importe celui que je trouverai ici, je l'aiderai à s'en sortir, à ne pas finir comme moi... Laisse-moi au moins te détacher, tes poignets sont à vif.

- Et quand il comprendra que tu ne m'as pas violé, que t'arrivera-t-il? Fais-le Lohan, fais-moi tiens ici et maintenant. Toi plutôt qu'un autre... Je t'en supplie.

Je me souviens juste de ses mains qui tremble, alors qu'il attendait certainement ces mots depuis trop longtemps. L'horreur laissant peu à peu sa place au désir... J'avais si peur que même ses bras n'ont pas su me réchauffer.

Par shanyah - Publié dans : Sans couleurs - Communauté : Les Archanges de Sade
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