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Si le fait de voir deux ou plusieurs beaux jeunes hommes ensemble dans de belles histoires d'amour vous choque,passez votre chemin.
Pour les autres...Bonne lecture ^^

N'hésitez pas à laisser des commentaires...Merci

Nouveau chapitre de " Sans couleurs" Bonne lecture ^^




La vie est truffée d'imprévu, de choses que l'on ne peut contrôler. C'est idiot mais je pensais avoir déjà tout vécu en terme de malheur et mon nouveau sentiment de bonheur me rendait aveugle à la tristesse des autres. Je ne méritais pas l'attention qu'il me portait et pourtant, je buvais ses mots en imaginant son cœur assez grand et pur pour me sauver.


Lou s'éveille doucement au rythme des battements de son cœur alors que ses rêves lui revenaient en mémoire. Il revoit les champs de fleurs rouges, et leurs corps nus et enlacés au milieux d'une ribambelle de papillons multicolores. Il imagine toutes ses choses qu'il ne connaît pas et qu'il découvre dans ses songes. Un sourire se dessine sur son visage tandis que les palpitations de son cœur s'amplifient davantage. Une douleur se fait alors ressentir au creux de sa poitrine, un appel qu'il distingue au-delà de chacun des mouvements de cette flamme qu'il perçoit.

Au loin, le hululement d'une chouette finit de lui glacer le sang et c'est avec angoisse que ses pas le portent à travers le refuge de Lohan, cherchant une explication à ce mauvais pressentiment.

De son côté alors que l'intuition de son protéger le menait vers sa douleur, Lohan, l'esprit fatigué se plonge dans la contemplation des yeux de son tortionnaire.

Il regrette tellement le jour de leur rencontre, cette journée d'hiver ou le souffle du vent projetait l'infamie dans les arbres aux branches dénudées. Pas un instant la joie n'a parcouru son être depuis ce jour de désespoir ou, du haut de ses 15 ans, une ombre en complet et cravate rouge a pris possession de sa vie.

Il revoit son visage porcin, sympathique alors que le froid s'infiltrait dans tous les interstices que ses minces vêtements offrait...Bientôt, viendra la désolation, mais à cette époque, Lohan ne le sait pas encore.

Flash back

- Lohan... Je te l'interdit, tu m'entends, tant que tu vivra sous MON toit, il en sera hors de question.

- c'est en moi papa, je ne peux le changer. Pourquoi cela ferait-il la différence? Je suis toujours ton fils.

- Jamais.

Et alors que les yeux de son père laissent entrevoir haine et dégoût, Lohan se projette et imagine sa vie sans cette « maladie » qui le possède, sans ses bizarreries et ses envies malsaines. Son bonheur aura été éphémère alors qu'il regarde l'autre garçon dévaler les escaliers et s'éclipser sans même un regard pour lui. Et la douleur alors que la main de son père s'abat sur sa joue. La douleur du cœur, celle de la peau rougis par le coup imprévisible décident enfin Lohan à faire face à cette vie qu'il ne comprend pas.

- si je ne peux aimer comme je le désire, je partirai. Je n'ai pas décidé d'être ainsi tout comme tu n'as pas décider d'être con de par ton intolérance. Je m'en vais parce que les garçons qui partagent mes nuits sont bien plus importants que tout ce que tu es aptes à m'apprendre, c'est-à-dire pas grand-chose.

Sous les yeux médusés et coléreux de son paternel, l'adolescent prend la décision de déguerpir, loin, aussi loin que ses pieds peuvent le porter car peut importe le mépris de son père, de sa mère pleurant d'indignation enfermé dans sa chambre, Lohan aime sa déviance au point de ne plus se retourner sur eux.

N'écoutant plus les hurlements de son père et se précipitant sur une fine veste accrocher dans l'entré de la riche maison de ses parents, Lohan se met à courir vers une liberté nouvelle mais terrifiante.

Dans la précipitation de sa fuite, la vue brouillé par ses larmes, le jeune garçon percute un homme grand et souriant. Le coin d'une rue sombre et le désespoir de sa situation précaire ayant eu raison de lui, le sourire et le visage amical de l'homme en noir l'apaisent, calment ses peurs les plus profondes.

- Eh bien mon garçon, tu semble perdu. La situation voudrait que je ne te laisse pas repartir dans cet état. Tu aurais raison de ne pas faire confiance au premier venu mais vois-tu, je suis dans les affaires, je suis une personne influente et respectable alors me permettrai tu de t'inviter à boire un chocolat chaud? Je connais un petit café encore ouvert. Il fait du bien parfois de pouvoir se confier.

À travers le sourire de l'homme, Lohan entraperçoit la chaleur, la réponse à l'appel au secours que son esprit laisse s'évaporer alors que la nuit froide lui glace le sang. Et c'est sans plus de réflexion que l'adolescent adapte son pas sur celui de l'inconnu qui lui tend la main.

Fin du flash back

L'emprise se ressert et fait revenir Lohan au présent... Peu à peu, les effluves de ses souvenirs s'évanouissent lentement laissant place à un présent des plus détestable. Le regard dur, emprunt aux peu de fiertés qu'il lui reste, ravalant sa douleur et sa peine grandissante, le jeune garçon ose un sourire dans lequel l'arrogance et l'orgueil semblent s'immiscer.

- J'ai eu comme...un impondérable. Veux-tu bien m'excuser Richard mais le seul qui m'empêche à présent de travailler et qui fait fuir mes clients, c'est toi.

Le visage rubicond de Richard se tend un peu sous le coup de la surprise, ses doigts desserrent un peu la peau nue de Lohan qui profite de cet instant d'égarement pour se dégager violement, s'éloignant le plus possible de son bourreau.

Tout en défroissant ses vêtements énergiquement, Richard pose un œil haineux sur son captif. Ses lèvres grimacent un sourire des plus abject alors qu'il s'avance, faisant reculer Lohan rapidement, jusqu'à que ce dernier ne rencontre un mur, redevenant prisonnier du corps de son ennemi.

- Je te conseil de ne pas jouer au plus malin avec moi... Ta situation n'est pas la plus enviable, mais ce n'est pas la pire que j'ai à t'offrir. Je te laisse méditer aux erreurs à ne pas commettre. Il serait d'ailleurs très appréciable que tu rattrape ton retard dès ce soir... un ou deux clients supplémentaires ne devrait pas te faire peur au vu du sourire que tu arbore.

Et alors que le rire de l'homme résonne dans les bas fond de la ville, alors qu'il s'éloigne en l'abandonnant contre un des murs puants de la ruelle, Lohan se redonne lentement une contenance afin de partir en quête d'un client aux heures ou les gens respectables se couchent.

Un homme s'avance doucement, le garçon connaît ce genre d'individu. La peur se lit sur leurs visages alors qu'ils abordent leur nouvelle homosexualité, ces hommes qui n'osent pas par pur conformisme. Lohan sait que s'il ne prend pas les devants, jamais l'ultimatum de Richard ne pourra être honoré.

- Bonsoir mon beau...Peut-être puis-je t'être utile en quoi que ce soit?

L'homme le détaille ouvertement, n'occulte aucun détails, pose ses yeux globuleux sur ses vêtement trop courts, trop serré, laissant apercevoir son ventre plat et ses muscles fin et délicats. Lohan sait que la victoire lui revient et que peut importe l'argumentation, son vis-à-vis payera le prix qu'il exigera pour quelques douceurs.

- Je... j'ai envie d'être avec un homme, je ne comprend pas pourquoi.

- Pour 300 franc, je peux t'aider à comprendre...

Ses mains glissent sur le costume de son client, et alors que quelques billets lui sont glissé entre les doigts, la langue écœurante de l'homme s'infiltre dans sa bouche. Retenant un haut le cœur, Lohan l'entraîne vers une impasse, son impasse, la même qui, peu de temps avant, à vu naître le début de son histoire avec l'aveugle.

Lou, de ses fines mains, aborde son entourage objet après objet. Bientôt entre ses doigts, roulent un coquillage mystérieux, un flacon de parfum au senteur de vanille et de patchouli ou une simple boite contenant mille et un trésors... Chaque chose émerveille le jeune homme alors que dans sa tête, les formes et les couleurs s'assemblent, se mélangent pour devenir sa vision du monde nouveau dans lequel il évolue. Son cœur fragilisé par ses intuitions le tourmente alors qu'il effleure le bois d'une antique chaise à bascule.

Bientôt, les cauchemars de son sauveur le tourmentent, et guettant son retour tardive, les bruits de la nuit l'enveloppent langoureusement. Il passe sa langue sur ses lèvres et revis encore et encore le contact de Lohan sur sa bouche. Un simple frôlement qui perturbe ses sens. Parce qu'à 15 ans, les premiers émois sont sans doutes les plus doux, son cœur l'emporte vers un océan de volupté, apaisant quelques peu les souffrances qu'il perçoit malgré lui.

Me balançant comme sur un nuage fluide et léger, mon esprit s'évadait vers celui qui, quelques heures auparavant, me faisait découvrir la douceur d'un baiser. Pourtant, quelque chose de mauvais s'infiltrait dans mon cœur encore pur et rien, pas même la promesse d'autres étreintes ne semblait dissiper le malheur qui se profilait davantage alors que la nuit se prolongeait.

Coucou à tous, aujourd'hui, nouveau chapitre de "Sans Couleurs" corrigé par Goblinaya (Merci, encore une fois tu as assuré)

Qui de Hana-Chan ou de Milou viendra mettre son commentaire en 1ère? ^^

Bonne lecture




Plus le temps passait et plus j'avais l'impression de me perdre dans ce que je croyais être du bonheur. De l'envie, du désir, beaucoup trop de sentiments nouveaux qui étreignaient mon cœur alors que je ressentais sa souffrance sans vraiment arriver à la comprendre.
 

Ses entrailles le brûlent, son esprit s'évade alors que son client, un homme gras et violent, s'empare de son être. Les coups de butoir s'enchaînent brutalement et alors que sa voix brisée laisse entendre douleur et agonie, son client lui, ne perçoit que des plaintes de plaisir.
 
- Tu aimes ça mon petit... Je vais t'en donner encore plus. Je ne te paie pas pour rien, bouge mieux que ça!
 
Le sexe de l'individu continue de le heurter férocement alors que son cœur se déchire davantage. Ses reins lui font mal et sa position plus qu'inconfortable le dérange, pourtant, il sourit de façon cynique.
 
- Je n'aime pas ça, ce que j'aime, c'est ton fric connard alors vas-y, fais-toi plaisir.
 
- Tu regretteras vite ton insolence...
 
Les doigts de l'homme empoignent les cheveux de Lohan sauvagement, les tirant jusqu'au hurlement de leur propriétaire. Les larmes aux yeux, le jeune homme finit de subir l'assaut de son client, regrettant, comme d'habitude, son affront.
 
Plus que les coups ou le sexe, c'est la soumission qui le répugne. Ce besoin de révolte qui l'entoure à chaque fois le brûle. Pourtant, chaque mutinerie, aussi petite soit-elle, rend son quotidien encore plus désagréable. Ancien Loup déguisé en Agneau, il ne peut qu'endurer cette docilité dont il doit faire preuve jour après jour.
 
L'homme le brutalise encore quelques minutes avant de s'effondrer sur lui, le mettant en contact avec sa sueur âcre et écœurante. Ce soir encore, il devra éviter de croiser Lou avant d'avoir éliminé l'odeur de ce porc présente sur son corps.
 
Les billets passent d'une main à l'autre, et pendant que l'autre se rhabille lentement, épuisé par l'effort, Lohan quitte l'hôtel précipitamment. L'air irrespirable de la misérable chambre ou se mêlent transpiration et tension sexuelle l'assassine. Ses quelques billets en poche, il reprend le chemin du retour en traînant les pieds. Bientôt il fera jour et en silence, dans les bras de son compagnon, il pleurera doucement.
 

 
Le temps court et ne s'arrête jamais. Bientôt deux mois de cohabitation et toujours, à la nuit tombée, ce silence pesant et effrayant qui emporte Lou dans ses cauchemars.
 
Ce soir ne fait pas exception et c'est à la lueur de la lune qu'il imagine Lohan, sans lui, avec d'autres peut-être... Il repense à la peau moite et odorante de son compagnon alors qu'il rentre parfois aux premières lueurs du jour caractérisées par les chants enivrants des oiseaux diurnes. Il reconnaît le goût de ses larmes alors qu'il pose ses lèvres sur les siennes et la douleur inonde son cœur.
 
Les blessures de son compagnon qu'il ne peut percevoir avec ses yeux s'engouffrent dans ses veines et font pulser son cœur à vive allure.
Il voudrait savoir, l'aider sans imaginer une seule seconde que cet acte pourrait l'entraîner vers un avenir obscure.
 
Comme promis, Lohan lui a appris la douceur d'une multitude de baisers recouvrant son être, sa peau fraîche et souple contre son corps juvénile et la tendresse d'une douce étreinte après une nuit d'absence insupportable. Leurs caresses cessent cependant à la moindre audace et jamais leurs mains ne se sont aventurées vers leurs désir tendu, vers toutes ces choses inconnues et attirantes que le cadet ne semble pas encore connaître.
 
C'est avec velouté que leurs corps s'apprivoisent, se domptent un peu tandis qu'ils s'approchent et se frôlent langoureusement, faisant naître dans les yeux vides du plus jeune, un soupçon de sentiments inavoués.
 
Mais ce soir, Lou est seul, comme tous les soirs. Seul à attendre l'objet de toutes ses pensées. L'attachement qu'il ressent pour Lohan est tel qu'il pardonne absence et omission. Pourtant, l'attente d'une confession de son hôte l'obsède.
 
Sa vie d'avant lui revient en mémoire et un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il repense à l'effronterie dont il a su faire preuve face à sa mère. Cette femme sans scrupule, l'utilisant jour après jour tel un esclave, lui enlevant le peu de dignité qu'il possédait encore. Il refait face à son enfer, à son enfermement et au jour de sa délivrance, ce jour aux allures de fête l'ayant mené à Lohan...
 
Son sourire s'efface un peu car dans le fond, quel bonheur vit-il à présent ? Il n'est pas plus libre, et cette impression d'amour qu'il reçoit lui semble de plus en plus factice, alors quoi? C'est sa vie, la sienne et poussé par un sentiment de rébellion, attrapant quelques vêtements au hasard, sa décision de quitter son nid prend possession de son esprit. Les non-dits et la frustration qu'il ressent au contact de Lohan le troublent. Chaque mot, chaque douceur est mêlée à un goût de souffrance intense, les empêchant d'aller de l'avant alors, pour permettre à leur route de s'éclaircir, Lou s'en va, guidé par son instinct.
 
L'air est frais dehors, l'été ayant fuit face aux assauts de l'automne. Ses pieds martèlent les pavés de façon régulière alors que ses mains glissent sur les murs afin de se diriger sans risqué de tomber.
 
Lou marche depuis dix minutes et déjà, il regrette amèrement son départ. Que croyait-il? Que Lohan partirait à sa recherche probablement. Mais pourquoi espérer quelque chose d'impossible? Il n'a toujours été qu'un poids et son incapacité à subvenir à ses besoins seul le pousse à penser qu'il n'est qu'une bouche supplémentaire et inutile à nourrir. Les mensonges de Lohan en sont la preuve.
 
Alors qu'il se laisse glisser contre un mur, effrayé par les murmures du petit jour qui se lève, L'adolescent se remémore les lèvres de celui qui fait battre son cœur, sa douceur, son odeur légère lorsqu'il est tendre et sa senteur agressive et poisseuse alors qu'il rentre après une énième sortie nocturne. Les doutes emplissent son esprit fatigué. Peut-être est-ce mieux ainsi. Après tout, si jamais son autre n'a consenti à passer une nuit près de lui, c'est que l'amour qu'il ressent n'est pas partagé.
 
Cette constatation violente l'achève un peu plus et alors qu'il ne peut retenir ses sanglots, une main vient se poser sur son épaule. Le contact le réchauffe et l'apaise alors que la douce odeur d'un parfum subtil emplit ses narines. L'odeur de Lohan, la même flagrance divine et sucrée l'enchante alors que la main se fait caressante. Pourtant, la voix qu'il perçoit n'est pas celle de celui qu'il attend. Il ne reconnaît pas la sensualité que Lohan met dans chacun de ses mots.
 
- Alors mon jeune garçon, on a un gros chagrin? Tu ne devrais pas rester là tout seul, où habites-tu?
 
- Je ne sais pas... J'ai fais une erreur et je suis perdu. Je suis aveugle, je ne peux retrouver mon chemin.
 
Lou, calmé par les doigts de l'homme pressés sur son épaule dans une caresse qui se veut rassurante, n'imagine pas le sourire de l'inconnu, il ne voit pas le piège qui se tend lentement alors que deux bras le portent doucement afin de le remettre sur pieds.
 
- Je peux t'aider à retrouver ton chemin, mais me permettrais-tu de t'offrir un chocolat chaud avant toute chose? Je connais un petit café ouvert non loin d'ici?
 

La douleur dont je voulais tant avoir connaissance a pris possession de mon corps ce soir-là, et enfin, j'ai compris ce désir qu'il avait de me protéger. J'ai imploré son pardon tant de fois alors que mon esprit s'évadait.

Je n'avais plus peur, non, je pense qu'à ce moment- là, j'attendais la délivrance de mon corps alors que je le sentais s'approcher de moi.
Quand sa main a effleuré ma joue, j'ai ressenti toute la douleur du monde couler dans ses veines... J'ai prié pour son sauvetage plus que pour le mien.

Le regard vide de Lou s'anime au contact glacé de la main de Lohan sur son visage et un sentiment d'abandon s'empare de lui. Sa vie ne tient plus que dans cette main, douce et caressante. Pourtant, toute sa confiance pour son compagnon se réimplante en lui alors que les doigts s'attardent sur ses lèvres sèches.

- Je t'en supplie Lohan... Toi plutôt qu'un autre.

Lohan presse son corps sur la peau tremblante de son ami et lui apporte, dans son étreinte, tout ce que son cœur possède de plus pur.

- J'ai fais un rêve, Lou. En fait, j'en ai fait des milliers, chaque nuit passée près de toi. J'ai rêvé d'une plaine verdoyante et remplie de fleurs sauvages. J'y ai vu ton visage, ton corps et le mien enlacés dans un ballet somptueux... J'ai imaginé la douceur de tout ton être jusque dans mes rêves les plus fous... Dans cette herbe moelleuse et douce, je t'ai fait l'amour mille fois et les étoiles que je contemplais dans tes yeux valaient tout l'or du monde...
Je ne peux pas Lou, pas comme ça... J'ai trop rêvé et je ne peux pas te faire vivre un cauchemar.

Les larmes sur leurs joues se rencontrent et forment un mélange de fluide au goût salé et amer tandis que leurs corps soudés et secoués par les sanglots s'enlacent intensément.

- Et après? Mourir ensemble pour ne plus faire qu'un pour l'éternité? C'est si romantique, n'est-ce pas ? J'ai fini par comprendre cette sensation libératrice dans mon cœur. Toute ma vie, je n'ai eu de cesse d'envier ces autres que l'amour bousculait. Comment aurais-je pu comprendre ce que je ne connais pas? Lohan... va-t-en... Si tu ne peux nous sauver tous les deux, cours et ne te retourne pas.

Lou se détache de son autre brusquement, aussi soudainement que la brisure de son cœur amoureux. Bientôt d'autres arriveront pour briser aussi son corps.

Il bénit sa cécité, ce soudain cadeau qui l'empêche de contempler le visage détruit de Lohan. De toute son âme, il l'aime et malgré la situation, il sourit à son aîné. Le paradoxe envoûtant de ses larmes effleurant son sourire, aussi choquant que cela puisse paraître, remplissent le cœur de Lohan d'amour et de tendresse pour l'ange aux ailes brûlées qu'il observe.

- Laisse-moi te détacher...

Lohan sort de sa botte un mince couteau, qui, lame sortie, reflète la lumière de l'unique ampoule dénudée.

Jamais il ne sort sans cet exutoire, mais jamais il n'aurait pensé devoir s'en servir à ce genre de fin.
Combien de meurtriers, d'imbéciles heureux se croyant plus forts que la mort agissent par amour?
Devenir un assassin ou un futur cadavre... peu importe si ces actes permettent à Lou de ne pas subir la douleur qui l'entrave depuis sa rencontre avec Richard.

Alors que le tranchant de son cran d'arrêt frôle les poignets de Lou, ce dernier frissonne sous la froideur de l'acier contre sa peau. Les liens se desserrent et le libèrent, laissant apparaître des meurtrissures rougissantes sur la blancheur de ses poignets.

- Et maintenant? Il n'y a pas d'échappatoire... Je ne vois pas comment...

- Oui, tu ne vois pas, mais moi si...

Lohan enlève rapidement son t-shirt, révélant son corps finement musclé, avant de s'avancer vers Lou doucement.

- Je suis désolé, ce que je vais te demander n'est pas facile mais tu es le seul à pouvoir réussir. Je vais bander ça autour de ton bras. Là-haut, il y a une fenêtre... Je vais te porter et tu vas frapper le verre le plus fort possible. Tu seras peut être blessé, j'en suis désolé. Tu n'auras qu'à te hisser par l'ouverture.

- Et toi? Je ne pourrai jamais te tirer vers le haut.

- Je te demande de courir Lou, d'essayer de te repérer. Je sais que ce n'est pas simple mais trouve une maison, un magasin, quelqu'un n'importe qui mais ne reviens pas... Il faudra que tu trouves de l'aide et que tu saches suffisamment bien les guider jusqu'ici. Tu peux faire ça, je sais que tu peux...

- Pas sans toi, je ne te laisserai pas ici Lohan ! C'est à cause de moi que tu es coincé ici. Je ne peux pas partir... Et si c'est toi qui montes, tu pourras trouver quelqu'un plus vite.

Un soupir d'exaspération passe la barrière de la bouche du jeune prostitué. Le temps file et bientôt, leurs chances d'évasion seront moindre. Savoir son cadet seul et perdu au milieu des rues mal fréquentées ne le rassure pas, mais si cela lui laisse une occasion, même minime, d'être sauf, il est prêt à lui faire prendre ce risque.

- Tu ne pourras jamais me soulever au niveau de la fenêtre. Sans vouloir te vexer... Et ta vie est bien plus précieuse que la mienne.

Sans même laisser le temps à Lou de réfléchir, Lohan l'attrape à bout de bras et soulève son autre jusqu'à l'unique petite fenêtre de la cave sombre et malsaine.

- Maintenant tape sur la vitre Lou, juste en face de toi. Tape de toutes tes forces. N'aie pas peur. C'est toi qui vas nous sauver. Fais-le.

Les pieds ancrés sur les épaules de Lohan, Lou rejette son bras brusquement, pour le laisser atterrir sur le carreau qu'il ne voit pas. Son bras rebondit, refusant de briser sa seule issue.

- Recommence Lou, encore, tu peux le faire.

Des pas se font entendre à l'extérieur de la cave, des pas qui se précipitent vers eux à une vitesse folle. Tandis que Lou frappe, laissant ses larmes de rage noyer son visage, le vacarme des hommes approchant irrémédiablement assourdit les oreilles de Lohan, qui, sous la panique, ne peut s'empêcher de trembler, faisant vaciller Lou quelques instants.

- Mon ange... Je t'en supplie.

Sa voix n'est plus qu'une plainte alors que le bruit de verre fracassé le sort de sa léthargie. C'est dans un dernier effort, qu'il soulève les pieds de l'aveugle, le hissant sur le rebord de la fenêtre explosée, avant de s'effondrer contre le mur.

- Cours Lou, aussi vite que tu peux ! Ne te retourne pas et trouve de l'aide.

Chapitre 9

- Mais... Ils arrivent, et toi, tu es là...

- Je t'aime Lou... Je t'aime, je te supplie encore une fois.

Les yeux plantés dans ceux de celui qui ne le voit pas, les larmes salées roulant sur ses joues, Lohan prie pour un destin meilleur alors que dans un sourire, les lèvres de Lou s'agitent avant de disparaître dans la nuit froide et inquiétante.

Se retrouvant seul face à cette porte qui ne tarde pas à s'ouvrir, laissant apparaître ceux qu'il ne connaît que trop bien, il repense aux derniers mots de Lou, à la douceur de sa voix et aux répercutions de cette tendre tonalité sur son cœur.

À peine trois mots qui le bousculent et le rassurent alors que ses bourreaux s'approche dangereusement de son corps replié. Il n'entend pas les voix qui le harcèlent, il ne sent pas la première main qui le soulève sans douceur... Il n'entend que Lou, espérant qu'il soit déjà loin. 

" Je t'aime "

Le vent me glaçait les os. Je me sentais vivant mais terrorisé par cette chance de survie qu'il m'avait offerte. J'aurais tant voulu l'aider mais, à cette époque, je crois que j'étais lâche moi aussi et un manque de confiance en moi me confortais dans l'idée que je ne pouvais plus rien pour lui. J'avais peur... Finalement, j'aurais préféré mourir près de lui.